Une nouvelle usine de valorisation énergétique transforme le syngas en électricité à Willebroek, en Belgique
Avec la construction d'une nouvelle usine de valorisation énergétique sur son site de Willebroek, Imerys capte l'énergie contenue dans le syngas, un co-produit issu de la fabrication du noir de carbone. Réalisé en partenariat avec le fournisseur d'énergie E.ON, ce projet réduira considérablement l'empreinte environnementale du noir de carbone, un additif clé des batteries lithium-ion qui favorisent la transition vers une énergie propre.
Matériau peu connu de la plupart des gens, le noir de carbone est pourtant un composant indispensable pour fabriquer des batteries lithium-ion et des piles à combustible. Ce minéral joue un rôle essentiel dans les dernières générations d’appareils électroniques grand public, les véhicules électriques et les installations de stockage d'énergie. Si vous lisez ces lignes sur votre smartphone, vous tenez littéralement dans votre main du noir de carbone, bien qu'en très petite quantité.
La demande de noir de carbone augmente continuellement, soutenue par la croissance des secteurs de la mobilité électrique et du stockage d'énergie. Cependant, ce matériau important pose certains enjeux environnementaux.
Une valorisation durable des émissions
La production de noir de carbone génère du gaz de synthèse ou « syngas », qui contient de l'hydrogène et du monoxyde de carbone. Le syngas est traditionnellement éliminé par post-combustion thermique. Ce procédé émet entre autres du dioxyde de carbone ; en outre, l'énergie contenue dans le syngas est perdue.
« Nous étions convaincus qu’il nous fallait trouver une voie plus durable pour le traitement du syngas », indique Frank Wittchen, vice-président Graphite & Carbone d'Imerys. « Nous avons donc cherché un moyen de valoriser l'énergie libérée lors de sa combustion. »
Suite à ces réflexions, l'usine Imerys de Willebroek en Belgique va franchir une étape importante dans son chemin vers un avenir plus durable grâce à l'installation d'un nouveau système de récupération énergétique.
Fabrice Zuddas, vice-président pour les projets industriels du Groupe, explique : « Au lieu d’être perdue, l'énergie contenue dans le syngas sera désormais utilisée pour générer de la vapeur dans une chaudière. Cette vapeur fera ensuite tourner une turbine à condensation afin de produire de l'électricité. Il s’agit d’une technologie éprouvée, fiable et robuste qui peut s’adapter aux variations de qualité et de quantité du gaz de synthèse de Willebroek. »
Un projet de construction-propriété-exploitation avec E.ON
L'usine de valorisation énergétique du site de Willebroek fait l’objet d’un contrat de construction-propriété-exploitation ou « build-own-operate » (BOO) avec E.ON Power Plants Belgium. Dotée d’une solide expérience, cette filiale du groupe allemand E.ON fournit des solutions énergétiques sur site pour les industriels.
« La production d'électricité ne fait pas partie de notre cœur de métier », souligne Frank. « Nous recherchions donc un partenaire fiable disposant de sérieuses références dans ce domaine. E.ON coche toutes les cases, et nous sommes ravis de faire équipe avec eux. »
Une fois sa construction achevée, l'usine de valorisation énergétique restera la propriété d’E.ON. Lors de sa mise en service au troisième trimestre 2025, l'usine fournira toute l'électricité nécessaire à la production de noir de carbone sur le site de Willebroek. Le surplus d’électricité sera injecté dans le réseau local pour alimenter jusqu'à 40 000 foyers des environs chaque année. L'usine sera également équipée d’un système de contrôle des émissions à la pointe de la technologie afin de réduire les émissions de NOx (oxyde d'azote) et de SOx (oxyde de soufre) conformément à la réglementation européenne.
« Ce projet représente une avancée majeure pour nos opérations de Willebroek, en phase avec les engagements de notre groupe en matière de gestion responsable de l'environnement », conclut Franck. « Nous disposons maintenant d’une solution qui transforme un déchet en une ressource précieuse et améliore considérablement la durabilité de notre production de noir de carbone. »