Imerys émet sa première obligation indexée sur un objectif de développement durable
Imerys réaffirme son engagement dans sa politique de développement durable en liant sa stratégie de financement à ses ambitions RSE.
Imerys est la première société du secteur des minéraux industriels à intégrer des obligations indexées sur le développement durable (Sustainability-Linked Bonds, SLB) dans sa stratégie de financement. Imerys a émis auprès des investisseurs sa première SLB d’un montant de 300 millions d'euros le 6 mai 2021.
À l’instar des obligations traditionnelles, les obligations indexées sur des objectifs de développement durable permettent aux grandes entreprises d’obtenir un financement auprès d’un ou plusieurs investisseur(s). L'argent ne doit pas nécessairement financer un projet vert ou durable spécifique, mais l'émetteur s’engage à atteindre un objectif quantitatif basé sur des critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG). Si cet objectif de performance (KPI) n’est pas atteint au moment où l'obligation arrive à maturité, l’émetteur doit verser une prime à l’investisseur.
La mise en place de ce nouvel instrument financier reflète la volonté d’Imerys de créer de la valeur à long terme, à travers son engagement pour le développement durable et la lutte contre le changement climatique.
Selon Leah Wilson, Vice-Présidente RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) d’Imerys : « Les obligations indexées sur le développement durable répondent à l’appétit croissant des investisseurs pour la finance durable, en soutenant la transition vers une économie bas carbone. Elles reposent sur des indicateurs de performance ayant une base scientifique, mesurables et vérifiables. »
« Notre programme RSE SustainAgility, ainsi que nos indicateurs de performance clés et nos plans d'action pour les atteindre ont été soigneusement examinés par un auditeur indépendant, Cicero. L'ensemble du processus SLB est encadré par une série de directives d'application volontaires appelées “Principes des obligations indexées sur le développement durable” (SLBP). Ces lignes directrices apportent des précisions concernant la structuration, la divulgation et le reporting des SLB pour assurer transparence et crédibilité. Les investisseurs veulent avoir la certitude de financer une entreprise réellement attachée à des principes écologiques ou durables. »
Des objectifs de réduction des émissions fondés sur la science
Dans le cadre de son programme SustainAgility, Imerys s’est fixé plusieurs objectifs RSE, alignés sur les Objectifs de développement durable des Nations unies. Parmi ceux-ci figure en particulier un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre validé par l'initiative Science Based Target (SBTi). Imerys s’engage à réduire ses émissions de 36 % relativement à son chiffre d'affaires (tCO2/M€) d'ici 2030 par rapport à l’année de référence 2018, afin de s’aligner avec la trajectoire des 2 °C.
Pour sa première obligation indexée sur le développement durable, Imerys s'est également fixé un objectif de performance intermédiaire visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 22,9 % d'ici fin 2025.
« Nous avons élaboré un document-cadre qui explique aux investisseurs ce que nous comptons faire pour réduire nos émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre, poursuit Leah. Si nous n'atteignons pas nos KPI d'ici l’échéance de l'obligation, il y aura une prime à payer aux détenteurs du SLB. C'est le défi pour tout émetteur, mais nous prenons très au sérieux notre engagement pour le développement durable. »
« Nous souhaitons trouver des solutions innovantes pour intégrer la durabilité dans toutes nos activités, afin d’aligner nos processus, nos outils, nos opérations et nos dépenses avec nos objectifs RSE. Chacun des collaborateurs du Groupe est engagé et impliqué dans la réalisation de nos ambitions en matière de lutte contre le changement climatique. »
Comment fonctionnent les obligations indexées sur le développement durable?
Les obligations indexées sur le développement durable ont été introduites pour la première fois en 2019. Elles viennent en complément des obligations vertes et des autres outils de la finance durable.
L'émetteur (la société qui recherche des fonds par le biais de l'obligation) n'a pas besoin d'allouer le financement à un projet environnemental spécifique, mais doit s'engager à atteindre un KPI lié au développement durable avant l’échéance de l'obligation.
Pendant quelques jours, l'émetteur expose les raisons de l'opération et explique son programme RSE aux investisseurs. Puis les investisseurs intéressés passent leurs ordres.
Il n'y a théoriquement aucune limite au montant de financement que l'émetteur peut demander, celui-ci dépendant plutôt de l'appétit des investisseurs pour la note de crédit de l'émetteur. Le coût de l’emprunt - le montant des intérêts qui doivent être remboursés chaque année - augmente généralement avec le montant de l'obligation. Les intérêts sont payés annuellement. Une prime est normalement versée au créancier si l'émetteur n'a pas atteint ses objectifs de performance.
Cédric Boulier, Vice-Président Trésorerie d'Imerys, explique : « Dans une certaine mesure, les obligations indexées sur le développement durable sont encouragées par la réglementation. Certains investisseurs sont spécialisés dans la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et sont contraints d'investir dans des obligations RSE. Tandis que d'autres, plus généralistes, peuvent décider eux-mêmes d'investir dans ce type d’obligations. Il y a eu un changement évident des mentalités, et de plus en plus d'investisseurs sont conscients du rôle qu'ils peuvent jouer pour aider l'industrie à réduire ses émissions et à développer des solutions bas carbone. »